L’islam réhabilite l’unicité de Dieu

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Le Coran condamne donc en termes très sévères la trinité inventée par les chrétiens : « Chrétiens ! Ne soyez pas excessifs dans vos croyances. Ne dites sur Dieu que la vérité. Le Messie, Jésus fils de Marie, n’est que le Messager de Dieu, Son verbe qu’Il a projeté en Marie et un esprit émanant de Lui. Croyez donc en l’unicité de Dieu et en Ses Messagers. Cessez de parler de trinité, cela est bien mieux pour vous. Dieu est un dieu unique. Etant le Maître des cieux et de la terre, Il est trop glorieux et trop saint pour avoir un fils. Et Il n’a besoin de personne pour diriger la Création. Le Messie ne trouvera jamais indigne d’être le serviteur de Dieu. »[1] Et Dieu dit dans cet autre passage coranique : « Ont assurément rejeté la foi ceux qui affirment que Dieu est la troisième personne d’une trinité. Or, il n’y a qu’un seul Dieu en droit d’être adoré. Si ces mécréants ne cessent de proférer de tels blasphèmes, ils subiront certainement un douloureux châtiment. Ne vont-ils pas revenir à Dieu et implorer Son pardon ? Dieu est Très Clément et Très Miséricordieux. Le Messie, fils de Marie, n’est qu’un Messager, à l’image de ceux qui l’ont précédé, et sa mère était une femme sincère dans sa foi. Tous deux consommaient de la nourriture. Vois comme ils se détournent des preuves que pourtant Nous leur exposons clairement. »[2]

Le prophète Mouhammad est donc venu rétablir le monothéisme abrahamique dans toute sa pureté, monothéisme remis en cause par la doctrine de la trinité. Voici ce qu’écrit à ce sujet l’orientaliste français Jules La Beaume (1806-1876) : « Mahomet n’a pas eu un seul instant le projet d’inventer un nouveau Dieu, d’instituer un nouveau culte. Il n’a prétendu, sémite d’abord, qu’à rétablir l’ancien monothéisme sémitique et qu’à restaurer le culte d’Abraham, c’est-à-dire le culte mosaïque, moins son corps sacerdotal et les pompes du temple de Jérusalem. »[3]

En réalité, chaque prophète est venu rectifier les déviances et les erreurs de la nation qui l’a précédé. Jésus fut suscité au peuple hébreu à une époque où le judaïsme était corrompu par le rigorisme et le formalisme des pharisiens. Il insista donc sur la nécessité d’adorer le Seigneur avec sincérité et amour, non pas simplement par les actes extérieurs. Nous avons déjà mentionné ces paroles de Charles Guignebert : « Jésus n’entendait pas, on ne saurait trop le répéter, fonder une religion, mais seulement apporter au judaïsme, que le formalisme pharisien desséchait, un esprit nouveau et vivifiant. »

Le prophète Mouhammad, pour sa part, fut envoyé aux hommes pour restaurer l’ancien monothéisme sémitique déformer par le dogme chrétien de la trinité. L’empereur français, Napoléon Bonaparte, grand admirateur de l’islam, confirme ce point de vue : « L’islamisme attaque spécialement les idolâtres ; il n’y a point d’autre Dieu que Dieu, et Mahomet est son prophète ; voilà le fondement de la religion musulmane, c’était, dans le point essentiel, consacrer la grande vérité annoncée par Moïse et confirmée par Jésus-Christ. »[4]

Le Prophète est également venu abolir tout intermédiaire entre l’homme et Dieu, intermédiaires omniprésents dans le christianisme à travers le Christ que les chrétiens prient et adorent bien plus que leur véritable Seigneur, à travers les saints auxquels ils vouent un culte, et à travers le clergé de l’Église qui s’est par exemple arrogé le droit de pardonner les péchés. L’islam, quant à lui, ne connaît pas de clergé[5].

L’orientaliste italienne Laura Veccia Vaglieri écrit à ce sujet : « L’esprit fut libéré des préjugés et des passions, la volonté de l’homme se défit des chaînes qui la maintenaient prisonnière aux autres et aux prétendues puissances cachées. Les prêtres, les faux gardiens des mystères, les courtiers du salut et tous ceux qui se faisaient passer pour des médiateurs entre Dieu et l’homme et qui, en conséquence, croyaient qu’ils pouvaient contrôler la volonté des autres, tous ceux-là tombèrent de leur piédestal. L’homme devint seulement l’esclave de Dieu. Envers les autres, il n’avait que les obligations d’un homme libre envers un autre homme libre. Alors qu’auparavant les hommes souffraient de l’injustice des classes sociales, l’islam proclama l’égalité entre les êtres humains. Le musulman ne se distingue pas des autres musulmans par son lignage ou tout autre facteur indépendant de sa personnalité, mais par sa piété, par ses œuvres, par ses qualités morales et par ses facultés intellectuelles. »[6]



[1] Coran 4, 171-172.

[2] Coran 5, 72-75.

[3] Le Koran analysé d’après la traduction de M. Kasimirski et les observations de plusieurs autres savants orientalistes, Jules La Beaume, Maisonneuve, Paris, 1878, p. 8.

[4] Bonaparte et l’Islam, Christian Cherfils, Alcazar publishing, 2016, p. 197.

[5] Sauf dans le chiisme qui n’est qu’une déviation de l’islam.

[6] Apologia dell’ Islamismo, Veccia Vaglieri, A. F. Formiggini, Rome, 1925.