La Mecque est nommément mentionnée dans ce psaume de David : « Heureux ceux qui habitent ta maison ! Ils peuvent te célébrer encore. Heureux ceux qui placent en toi leur appui ! Ils trouvent dans leur cœur des chemins tout tracés. Lorsqu’ils traversent la vallée de Baca, ils la transforment en un lieu plein de sources, et la pluie la couvre aussi de bénédictions. » (Psaumes 84, 4-6) En effet, au sujet de la Kaaba, le Coran dit : « La première maison établie pour les hommes est celle de Baca, bénédiction et sûre direction pour les hommes. S’y trouvent des signes manifestes, au nombre desquels la station d’Abraham. Quiconque y pénètre se trouve en sécurité. Se rendre en pèlerinage à cette maison est un devoir envers Allah. » (Coran 3, 96-97)
Le terme Baca du psaume de David a laissé perplexes les traducteurs de la Bible qui, bien souvent, l’ont maintenu tel quel. Certains, pourtant, choisissent de rendre ce terme par « Baumiers ». Voici, par exemple, la traduction de ce passage dans la Bible de Jérusalem : « Quand ils passent au val du Baumier, où l’on ménage une fontaine, surcroît de bénédiction, la pluie d’automne les enveloppe. » Le dictionnaire de la Bible Vigouroux nous explique ce choix à l’article Baca : « Certains auteurs, en effet, disent que baka’ a le sens de « dégoutter » (comme des larmes) ; d’où le nom pluriel bekâ’im, employé pour désigner un arbuste d’où découle un suc résineux semblable au baume. Cet arbuste, appelé en arabe bakâ, aurait donné son nom à la vallée. » Le baca hébreu de la Bible, qui désigne un baumier, aurait donc une origine arabe. L’origine arabe du nom de cet arbuste s’explique en réalité par son origine géographique, l’Arabie et plus précisément…la Mecque. Ainsi, on apprend dans le commentaire de l’Ancien Testament de Keil et Delitzsch au niveau de Psaumes 84, 7, que le baca est « un arbre ressemblant au baumier qui laisse s’écouler une résine et qui est appelé en arabe baka’un. Il est répandu dans la vallée aride de la Mecque ». Quelle est donc cette sorte de baumier qui pousse à la Mecque et qui a donné son nom à sa vallée ? Son nom scientifique est le Commiphora opobalsamum et son nom commun en France…, le « baumier de la Mecque ».
Ajoutons à cela que de nombreux commentateurs présentent cette vallée comme un lieu emprunté par les pèlerins, ce qui peut correspondre à la Mecque, seul lieu possédant aujourd’hui un sanctuaire auquel se rendent en pèlerinage des millions de musulmans chaque année. Toujours à l’article Baca, le dictionnaire Vigouroux écrit à ce sujet : « D’après plusieurs auteurs récents et autorisés, l’idée développée dans cette strophe est celle d’un pieux pèlerinage. »
Autre élément qui plaide en faveur de la Mecque : le texte sacré, note le dictionnaire Vigouroux, « nous représente la vallée de Baka comme une contrée aride », ce qui correspond parfaitement à la Mecque, non à Jérusalem comme le laissent entendre certains commentateurs chrétiens. Ce verset coranique dans lequel Abraham invoque son Seigneur en faveur d’Ismaël, installé par lui à la Mecque, et de sa descendance, prend ici tout son sens : « Seigneur ! J’ai établi une partie de ma descendance dans une vallée aride auprès de ta maison sacrée. »[1] Remarquons qu’Abraham, dans le verset coranique, en accord total avec le psaume, emploie les termes « vallée » et « maison » : « Heureux ceux qui habitent ta maison » chante l’auteur du psaume.
Dernier argument en faveur de la Mecque, la Ka’bah, la « maison de Dieu », est citée à une époque où le temple de Jérusalem n’a pas encore été construit. Les Psaumes de David sont en effet antérieurs à la construction du temple, bâti par son fils, le roi Salomon.
Tiré du livre : 100 preuves irréfutables, Mouhammad est le Prophète de Dieu.