Dans le récit biblique de
Joseph, le souverain égyptien est appelé « Pharaon » comme dans ce
passage : « Et Pharaon s’éveilla. Il se
rendormit, et il eut un second songe. Voici, sept épis gras et beaux montèrent
sur une même tige. Et sept épis maigres et brûlés par le vent d’orient
poussèrent après eux. » (Genèse 41, 4-6) Et voici
le même songe dans le Coran : « Le roi dit : “J’ai
vu en rêve sept vaches grasses dévorées par sept vaches décharnées, mais aussi
sept épis verts et sept autres desséchés”. » (Coran 12, 43)
Or, la plupart des
commentateurs situent la présence de Joseph en Egypte sous le règne des Hyksos, populations asiatiques qui
ont investi le delta du Nil et pris le pouvoir dans cette région. Envahisseurs
étrangers, les Hyksos étaient dirigés par des rois,
et non des pharaons, titres portés par les souverains égyptiens. En
tout, six de ces rois étrangers auraient régné sur une partie de l’Egypte un
peu plus d’un siècle avant d’être chassés par les princes égyptiens du sud.
Marquant clairement la différence entre les « rois » Hyksos et les
« pharaons » égyptiens, l’égyptologue français Pierre Montet
écrit dans L’Egypte et la Bible, au sujet de Joseph : « Sa mort
s’est produite après qu’Ahmose eut chassé les Hyksos d’Avaris et de toute
l’Egypte en 1580. Ainsi la carrière de Joseph a coïncidé avec les derniers rois hyksos et les premiers Pharaons de la XVIIIe dynastie. » (L’Egypte et la Bible,
Cahiers d’archéologie biblique n°11, Neuchâtel, 1959, p. 21)
Voici à présent un extrait
de l’article de l’Encyclopædia Universalis consacré
à ces populations : L’Hyksôs est le nom donné par l’historien égyptien
Manéthon (IIIe s. av. J.-C.) aux envahisseurs asiatiques qui
dominèrent l’Egypte de 1730 environ à 1560 avant J.-C. Flavius Josèphe,
historien juif du Ier siècle de notre ère, nous a conservé
les passages où Manéthon mentionne l’invasion des Hyksôs. « A
l’improviste, des hommes d’une race inconnue venue de l’Orient eurent l’audace
d’envahir notre pays [l’Egypte], et sans difficulté ni combat s’en emparèrent
de vive force. On nommait tout ce peuple hyksôs, ce qui signifie
« rois-pasteurs ». Car hyk dans
la langue sacrée signifie « roi » et sôs dans la
langue vulgaire veut dire « pasteur ». »
D’autres commentateurs
traduisent le terme « Hyksos » par « rois étrangers ».
Quoi qu’il en soit, l’on remarque que l’étymologie
même du terme Hyksos les désigne comme des rois et non comme des pharaons.
Le professeur J. Vercoutter commente cette erreur historique de la Bible : « Mentionner “Pharaon” du temps de Joseph est aussi
anachronique que serait l’utilisation du mot “Elysée” pour désigner le roi de
France au temps de Louis XIV. » (Encyclopædia
Universalis, 1973, vol. 12, p. 915)
En revanche, dans le récit de Moïse, le Coran, en accord
avec les données historiques, donne très justement le titre de Pharaon au
souverain qui règne à cette époque, probablement Ramsès II, puis son fils
Mineptah.
Tiré du livre : 100
preuves irréfutables, Mouhammad est le prophète de Dieu.