L’excommunication
de la majorité des compagnons
Al-Koulayni attribue ces
paroles à Al-Bâqir, le cinquième imam chiite : « Les musulmans ont apostasié
après la mort du Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges, ainsi que sa famille –
à l’exception de trois d’entre eux. » Interrogé sur leur identité, il
aurait répondu : « Al-Miqdâd ibn Al-Aswad, Abou Dharr Al-Ghifâri et Salmân
Al-Fârisi. »[1]
Pourtant, les chiites
rapportent eux-mêmes ces paroles du Messager d’Allah r : « Mes compagnons sont à l’image des étoiles. Suivez
n’importe lequel d’entre eux, vous serez bien guidés » et celles-ci : « Laissez
mes compagnons en paix »[2].
Par ailleurs, Al-Hasan Al-‘Askari, leur onzième imam, rapporte que Moïse r interrogea Allah en ces termes : « Y a-t-il parmi les
compagnons des prophètes des hommes plus nobles pour Toi que mes
compagnons ? » Allah U répondit : « Moïse ! Ne sais-tu pas que la
supériorité des compagnons de Mouhammad sur l’ensemble des compagnons des
Messagers est à l’image de la supériorité de la famille de Mouhammad sur
l’ensemble des familles des prophètes, et à l’image de la supériorité de
Mouhammad sur l’ensemble des Messagers ? »[3]
Les chiites, pour lever
cette contradiction entre leurs croyances au sujet des compagnons, présentés
comme des apostats à l’exception d’un petit nombre, et ces paroles très
élogieuses du Prophète r à leur sujet, attribuent ces mots à Ar-Ridâ,
leur huitième imam : « Ceci est vrai, mais il visait par-là ceux qui n’ont pas
dévié après lui. »[4]
Ou bien ils expliquent ces
traditions par la nécessité, pour les imams, de se protéger du mal de leurs
ennemis[5]
!
Pourtant Allah le Très
Haut a affirmé à plusieurs reprises dans Son livre qu’Il était satisfait des
compagnons y et Il a maintes fois loué leurs mérites. Il
dit par exemple : « Les tout premiers
croyants, parmi les émigrés et les Ansars, ainsi que ceux qui ont fidèlement
suivi leur voie, Allah les agrée de même qu’ils L’agréent. »[6] Et Il dit : « Ne sont
pas égaux ceux d’entre vous qui ont dépensé leurs biens et combattu avant la
conquête de la Mecque et les autres. Les premiers occupent un rang plus élevé que
ceux qui ont dépensé de leurs biens et combattu après. Mais à tous, Allah a
promis la plus belle des récompenses. »[7]
Une haine
viscérale pour les premiers califes
Si trois hommes sur les
dizaines de milliers de compagnons échappent à l’opprobre des chiites, trois
hommes parmi eux leur inspirent une haine féroce : les trois premiers
califes : Abou Bakr As-Siddîq, ‘Oumar ibn Al-Khattâb et ‘Outhmân ibn Al-‘Affân
y, coupables à leurs yeux d’un péché suffisamment grave
pour justifier une scission irréparable entre chiites et sunnites et des
guerres fratricides entre eux : avoir accédé au pouvoir avant ‘Ali t, objet de leur vénération. Et là encore, les imamites
ont inventé des versets contre leurs ennemis déclarés ou interprété des
passages coraniques comme une allusion à ces derniers. Ainsi, ils prétendent
que, selon leur sixième imam, As-Sâdiq, ces paroles d’Allah : « Il a fait naître dans vos cœurs
l’amour de la foi qu’Il a rendue désirable à vos yeux », font référence à
‘Ali t, tandis que la suite du
verset : « de même qu’Il vous a rendu haïssables l’impiété, le péché
et la désobéissance » désigne le premier, le second et le troisième calife[8].
Al-Koulayni, pour sa part,
attribue mensongèrement ces paroles à Al-Housayn ibn Thouwayr et Abou Salamah
As-Sarrâj :
Nous avons entendu l’imam
Abou ‘Abdillah u maudire, à la fin de chaque prière
obligatoire, quatre hommes et quatre femmes : untel, untel, untel et
Mou’âwiyah, unetelle, unetelle, Hind et Oumm Al-Hakam, la sœur de Mou’âwiyah[9].
Leur cheikh Al-Majlisi
explique : « Les trois « untel » correspondent aux trois hommes, dans l’ordre
de leur accession au pouvoir, tandis que les deux « unetelle » visent ‘Âïchah
et Hafsah. »
Voici à présent des textes
inventés par les chiites et attribués à leurs imams concernant chacun des
califes en particulier.
1-Abou Bakr
Les duodécimains affirment
que le premier calife, Abou Bakr As-Siddîq t, fut « un idolâtre »[10]. Ils prétendent également qu’il refusa, avant
de mourir, de prononcer la Chahâdah et qu’il informa ceux qui étaient
présents qu’il entrerait « dans une caisse de feu fermée à l’aide d’un cadenas
de feu, où se trouvent douze hommes dont moi et mon compagnon. » Interrogé si
ce dernier était ‘Oumar, il répondit : « Oui, et dix autres dans l’un des
puits de l’Enfer recouvert d’une immense pierre. Lorsque Allah voudra attiser
le feu de la Géhenne, Il soulèvera cette pierre…»[11].
2-‘Oumar
L’ayatollah Khomeiny
décrit le calife ‘Oumar t comme un mécréant et un impie : « Le Messager
déploya tous ses efforts pour guider les hommes, supportant pour cela toutes
les peines et toutes les souffrances. Mais à peine avait-il quitté ce monde que
‘Oumar ibn Al-Khattâb se mettait à prononcer des paroles mensongères, fruits de
sa mécréance et de son impiété, et qui s’opposaient clairement aux versets
coraniques. »[12]
Quant à Abou Lou’louah,
l’assassin de ‘Oumar, les imamites le surnomment : « Le père courage
»[13].
Ils lui ont même bâti un mausolée aux environs de Kashan, ville située entre
Téhéran et Ispahan.
Pourtant, selon les
sources chiites, après sa toilette mortuaire, ‘Ali t regarda ‘Oumar t dans son linceul et prononça ces mots : « Je
ne voudrais rencontrer Allah avec les œuvres de nul autre homme que celui-ci. »[14]
Selon les cheikhs chiites,
beaucoup de ces contradictions s’expliquent par la nécessité pour les chiites
et leurs imams de se protéger de leurs ennemis (Taqiyyah). La Taqiyyah
est donc devenue, pour les cheikhs chiites, un instrument qu’ils utilisent à
leur guise lorsqu’ils souhaitent rejeter des traditions qui ne vont pas dans le
sens de leurs croyances et expliquer les innombrables contradictions dont leurs
textes sont parsemés.
En outre, le même ‘Ali t a donné à ‘Oumar t la main de sa fille Oumm Koulthoum, comme le
rapporte le plus grand des historiens chiites, Ahmad ibn Abi Ya’coub, dans ses
chroniques où il écrit : « Cette année-là, ‘Oumar demanda à ‘Ali ibn Abi
Tâlib la main d’Oumm Koulthoum, fille de ‘Ali et de Fâtimah, la fille du
Messager d’Allah. ‘Ali répondit que sa fille était encore jeune. Mais ‘Oumar
affirma : « Je ne veux pas l’épouser pour ce que tu crois. » ‘Oumar l’épousa
donc en lui offrant une dot de dix mille pièces d’or. »[15]
De deux choses l’une, soit
‘Ali t n’était pas infaillible, puisqu’il a donné sa
fille en mariage à un mécréant, soit ‘Oumar t n’était pas mécréant, mais au contraire un
homme si respectable pour ‘Ali t qu’il a cru bon de lui donner la main de sa
fille.
La haine que
les chiites vouent aux deux premiers califes est bien supérieure à celle qu’ils
vouent au troisième.
L’ayatollah Khomeiny écrit
à leur sujet : « Notre propos n’est pas ici de montrer la manière dont Abou
Bakr et ‘Oumar se sont opposés au Coran, ont joué avec les lois divines, ont
rendu de leur propre initiative certaines choses licites et d’autres illicites,
et ont lésé Fâtimah, la fille du Prophète, et ses descendants, mais simplement
de montrer leur ignorance des lois divines et des prescriptions religieuses. »[16]
Al-Majlisi a inventé ce
récit qu’il attribue à l’un des esclaves de ‘Ali, fils d’Al-Housayn : Alors que
je me trouvais un jour seul à seul avec lui, je lui dis : « Tu me dois
quelque chose. Ne vas-tu pas me parler de ces deux hommes, Abou Bakr et ‘Oumar
? » Il répondit : « Ce sont deux mécréants et quiconque les aime est lui aussi
mécréant. »[17]
Le cheikh par excellence
des chiites, Al-Koulayni, attribue l’imam Abou ‘Abdillah les paroles suivantes
: « Il y a trois catégories de personnes auxquelles Allah n’adressera pas la
parole le Jour de la résurrection, qu’Il ne purifiera pas, et qui sont voués à
un douloureux châtiment : quiconque affirme sans droit avoir été désigné par
Allah comme imam, quiconque renie un imam désigné par Allah et quiconque
reconnaît à ces deux hommes une part d’islam. »[18]
Abou Bakr t et ‘Oumar t sont également surnommés par eux : Pharaon et
Hâmân. Al-Majlisi rapporte, en effet, qu’Al-Moufaddal aurait interrogé l’imam
Abou ‘Abdillah en ces termes : « Maître ! Qui sont Pharaon et Hâmân ? » Il
aurait répondu : « Abou Bakr et ‘Oumar. »[19]
Le même Al-Majlisi fit ce
commentaire : « Nous disons que les traditions qui témoignent de la mécréance
d’Abou Bakr et ‘Oumar, et de leurs semblables, des nouveautés qu’ils ont
introduites dans la religion, et de la récompense réservée à ceux qui les
maudissent et les désavouent, ces traditions donc sont trop nombreuses pour
être rassemblée dans un recueil, quand bien même celui-ci se composerait d’une
multitude de volumes. D’ailleurs, les traditions rapportées ici sont amplement
suffisantes pour celui qu’Allah veut guider vers le droit chemin. »[20]
Al-Koulayni, leur savant
de référence, attribue mensongèrement ces paroles à leur cinquième imam : « Le
Jibt et le Tâghout sont Untel et Untel. »[21]
Al-Majlisi fit alors ce commentaire : « Il entend par Untel et Untel : Abou
Bakr et ‘Oumar. »[22]
Le même Al-Koulayni
rapporte pourtant qu’une femme demanda à l’imam As-Sâdiq si elle devait
reconnaître Abou Bakr et ‘Oumar et les aimer. Il lui répondit :
« Reconnais-les. » Elle dit alors : « Je dirai à mon Seigneur, lorsque je
le rencontrerai, que tu m’as ordonné de les reconnaître. » « En effet » dit-il[23].
La haine viscérale que les
chiites vouent aux deux premiers califes, ‘Oumar en particulier, s’explique
également par le rôle qu’ils ont joué dans la chute de l’empire perse. Le
nationalisme iranien a en effet joué un rôle non négligeable dans la naissance du
chiisme. Rappelons que l’un des très rares compagnons qui, selon les chiites,
n’ont pas apostasié après le Prophète r, est Salmân Al-Fârisi, Salmân le Perse t. En outre, si Abou Bakr et ‘Oumar, les deux plus nobles
compagnons du Messager d’Allah t, sont, selon eux, voués aux flemmes
éternelles de l’Enfer, il n’en est pas de même de l’empereur perse Chosroes,
adorateur du feu, qui sera sauvé de l’Enfer. Al-Majlisi attribue en effet ces
paroles à ‘Ali t : « Allah l’a sauvé de l’Enfer qui lui
est interdit. »[24]
C’est ce même nationalisme
qui poussera Khomeiny à dire : « J’ose affirmer que le peuple iranien
aujourd’hui, avec ses millions d’habitants, est meilleur que les habitants du
Hedjaz à l’époque du Messager d’Allah. »[25]
Remarquons que celui des
trois premiers califes que les chiites haïssent le plus est ‘Oumar t qui est aussi celui sous le règne duquel les conquêtes
en direction de la Perse ont été les plus spectaculaires, suivi d’Abou Bakr t, à l’époque duquel la conquête de la Perse a débuté.
Lorsque ‘Outhmân t accédera au pouvoir, la conquête de la Perse
est presque achevée, ce qui peut expliquer que le troisième calife n’inspire
pas la même haine aux chiites que ses deux prédécesseurs.
Une question se pose à ce
niveau : si les trois premiers califes étaient réellement mécréants comme
le prétendent les chiites, tandis que ‘Ali t était l’imam infaillible qui méritait de
succéder directement au Prophète r, pour quelle raison les conquêtes musulmanes
se sont déroulées pendant les règnes d’Abou Bakr et ‘Oumar, en particulier, et
‘Outhmân, dans une moindre mesure, et se sont quasiment arrêtées durant les
cinq années d’exercice du pouvoir de ‘Ali t, marquées il est vrai par des luttes
intestines entre musulmans ? En sachant qu’Allah le Très Haut fit cette promesse
aux croyants : « Allah promet à ceux
d’entre vous qui croient et accomplissent de bonnes œuvres de leur faire
hériter de l’autorité sur terre comme il le fit avec leurs devanciers, de faire
triompher la religion qu’il a choisie pour eux et de remplacer leurs craintes
par la sécurité. Et ce, tant qu’ils l’adoreront sans rien lui associer. »[26]
3-‘Outhmân
Même s’il n’inspire pas
aux chiites un haine aussi féroce que ses deux prédécesseurs, ‘Outhmân t est tout de même, à leurs yeux, « un mécréant qui
méritait la mort »[27].
Et ils prétendent que les
paroles : « S’imagine-t-il que personne ne pourra rien
contre lui » se rapportent à ‘Outhmân t, coupable selon eux de la mort de son épouse et fille du
Prophète r.
Ils attribuent ce
commentaire à leur cinquième imam au sujet des paroles d’Allah : « S’imagine-t-il que personne ne pourra rien
contre lui ? » Il aurait dit : « Il s’agit de Na’thal[28]
coupable d’avoir tué la fille du Prophète. » Il dit : « J’ai dépensé une immense fortune. » Autrement
dit : la fortune qu’il dépensa pour l’équipement de l’expédition de Tabouk.
« Pense-t-il que personne ne l’a vu » mener une vie dissolue ?
« Ne lui avons-Nous pas donné deux yeux », c’est-à-dire, le Messager
d’Allah, « une langue », c’est-à-dire, le commandeur des croyants,
« et deux lèvres », c’est-à-dire, Al-Hasan et Al-Housayn. »[29]
La fille du Prophète r qu’ils l’accusent d’avoir tuée est Rouqayyah.
Leur cheikh Al-Majlisi ose
écrire : « Il a tué Rouqayyah, la fille du Messager d’Allah avant de forniquer
avec l’esclave de cette dernière. »[30] !
Les cheikhs chiites
reconnaissent pourtant eux-mêmes que ‘Ali t a donné à certains de ses fils les noms des
trois califes que les chiites présentent pourtant comme ses pires ennemis.
Ainsi son épouse Laylâ bint Mas’oud Al-Handhaliyyah lui a donné un fils qu’il a
appelé Abou Bakr, tandis que ‘Oumar est le nom du fils de ‘Ali t et d’Oumm Habîb As-Sahbâ’ bint Rabî’ah Al-Bakriyyah. Le
nom de ‘Outhmân, quant à lui, fut choisi par ‘Ali pour deux de ses enfants : le
premier lui a été donné par Oumm Al-Banîn et le second – surnommé ‘Outhmân
Al-Asghar (le cadet) – par Asmâ’ bint ‘Oumays Al-Khath’amiyyah.
Les épouses
du Prophète
Ils considèrent ‘Âïchah et
Hafsah, qu’Allah les agrée, comme deux mécréantes. Ainsi, les cheikhs chiites
rapportent, d’après leur imam Abou ‘Abdillah, que les paroles :
« Lorsque le Prophète fit une confidence à l’une de ses épouses »
font référence à Hafsah qui, selon lui, est devenu mécréante en prononçant ces
paroles : « Qui t’a informé de cela ? » Par ailleurs,
explique-t-il, Allah a dit d’elle et de sa sœur : « Si toutes deux vous
revenez repentantes à Allah, c’est que vos cœurs se sont inclinés (saghat) »,
c’est-à-dire, ont dévié (zâghat). Or, le « zaygh »
représente la mécréance. »[31]
En outre, ils croient que
ce sont ‘Aïchah, Hafsah et leurs pères[32]
qui ont tué le Messager d’Allah r. Ils attribuent en effet ces paroles au même
imam : « Savez-vous si le Prophète r est mort de mort naturelle ou a été tué ? Car
Allah dit : « S’il venait à mourir, ou s’il était tué, tourneriez-vous les
talons ? » En réalité, il a été empoisonné avant sa mort. Ces deux femmes
l’ont empoisonné avant sa mort. Nous disons donc que ces deux femmes et leurs
pères sont les pires créatures d’Allah. »[33]
Une haine
particulière envers ‘Âïchah
Selon leur imam Abou
‘Abdillah toujours, « Pharaon » dans les paroles « Pharaon, ses devanciers et les
cités renversées, se sont livrés au péché » désignent le troisième calife, tandis que « ses
devanciers » sont les deux premiers califes. Quant au terme
« péché », il désigne ici ‘Âïchah[34] !
C’est également à ‘Âïchah
que ce verset de la sourate L’araignée ferait référence selon Sâlim ibn
Moukarram, d’après son père qui rapporte avoir entendu leur cinquième imam
dire au sujet des paroles d’Allah : « Ceux qui prennent des protecteurs
en dehors d’Allah sont à l’image de l’araignée qui prend pour demeure une
simple toile » : « Il s’agit d’Al-Houmayrâ’[35] »[36]
Les chiites prétendent
également que les paroles : « N’agissez pas comme cette femme qui défait ce qu’elle a
soigneusement filé » font référence à ‘Âïchah, l’épouse préférée du Prophète r[37].
Ils croient que ‘Âïchah
était une fornicatrice. Ainsi, Rajab Al-Boursi rapporte mensongèrement ces
paroles qu’Al-Hasan, fils de ‘Ali t, aurait adressées à ‘Âïchah : « Tu as alors
pris une bourse de couleur verte où tu avais rassemblé le salaire de tes
turpitudes et dont tu as retiré quarante pièces d’or, sans même en connaître la
valeur, que tu as distribuées aux ennemis de ‘Ali appartenant aux tribus de
Taym et de ‘Adi. L’assassinat de ‘Ali fut d’ailleurs pour toi un soulagement. »
Elle reconnut alors : « Les choses se sont en effet déroulées ainsi. »[38]
De même, leur cheikh
As-Sadouq attribue mensongèrement ces paroles à leur cinquième imam : « Lorsque
l’imam de la Résurrection réapparaîtra, Al-Houmayrâ’ sera ressuscitée et lui
sera présentée afin qu’il lui inflige la peine légale. »[39]
Les cheikhs chiites
accusent donc ‘Âïchah, décrite comme la plus mauvaise des créatures, d’adultère
alors qu’Allah l’en a innocentée dans Son Livre. Or, y a-t-il pire offense pour
un homme que d’être présenté comme un mari trompé ?! Allah le Très Haut dit : « Aux hommes mauvais, les femmes
mauvaises, et aux femmes mauvaises, les hommes mauvais. Aux hommes vertueux,
les femmes vertueuses et aux femmes vertueuses, les hommes vertueux. Ceux-là sont innocents des
accusations portées contre eux. Ils obtiendront pardon et dons généreux. »[40]
L’excommunication
des sunnites
Si les chiites n’hésitent
pas à traiter de mécréants les meilleurs hommes de cette communauté, les
compagnons, et les meilleures femmes, les épouses du Prophète r, alors il ne faut guère s’étonner de les entendre
excommunier ce qu’ils appellent les Nawâsib (pluriel de Nâsib), c’est-à-dire,
ceux qui, selon eux, ont déclaré (nâsabou) leur animosité à la famille du
Prophète r, autrement dit : tous les musulmans non
chiites. Et ce, même si ces musulmans, comme tout musulman digne de ce nom,
n’éprouve aucune animosité envers cette famille, mais au contraire un profond
amour. Car l’amour ou la haine envers la famille du Prophète r se juge, d’après eux, à un seul critère : la
mission des imams. Quiconque croit en cette mission est un partisan de la
famille du Messager r, quiconque la renie, son ennemi.
Ainsi, Al-Koulayni
rapporte dans son livre de référence Al-kâfi, d’après Abou Hamzah, ces
paroles que celui-ci attribue à leur cinquième imam : « L’ange
Gabriel est descendu avec ce verset ainsi : « Ceux qui ont rejeté la foi et se
sont montrés injustes (envers la famille de Mouhammad)[41], Allah ne saurait leur pardonner
et les mettre sur la bonne voie. Il les placera, au contraire, sur la voie de
la Géhenne où ils demeureront à jamais, chose des plus aisées pour Allah. » »[42]
Voici comment ils jugent
les sunnites.
1- Ils ne sont musulmans qu’en apparence. Les chiites affirment unanimement
qu’ils sont voués à l’Enfer.
Al-Majlisi
affirme : « Ceux qui affirment qu’ils – c’est-à-dire, les sunnites – sont
musulmans veulent en réalité dire par là que la plupart des règles s’appliquant
aux musulmans s’appliquent à eux en apparence, non qu’ils seraient réellement
musulmans. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nos savants sont unanimes
pour affirmer qu’ils entreront en Enfer…».
Al-Majlisi poursuit : «
Certaines – voire de nombreuses – traditions indiquent qu’ils doivent être
considérés comme des mécréants également ici-bas. Mais, ayant su que les chefs
de l’iniquité et leurs partisans domineraient les chiites qui seraient contraints
de vivre avec eux, de les fréquenter et de se marier avec eux, Allah leur a
appliqué les règles de l’islam afin de faciliter les choses aux chiites. Puis,
quand apparaîtra le Mahdi, il leur appliquera en toutes choses les règles qui
s’appliquent aux mécréants. Et dans l’au-delà, ils entreront en Enfer pour y
demeurer à jamais avec les impies. Voilà la meilleure manière de concilier les
textes, comme l’ont indiqué Al-Moufîd et Ach-Chahîd Ath-Thâni. »[43]
2- Ils sont,
selon l’avis unanime des chiites, impurs et impies.
L’ayatollah Khomeiny écrit
: « Plusieurs éléments indiquent qu’ils sont impurs, au nombre desquels de
multiples traditions qui établissent leur mécréance…»[44].
Il
affirme par ailleurs : « Il n’est pas permis à une croyante d’épouser un Nâsib.
De même qu’il n’est pas permis au croyant de se marier avec une Nâsibah
ou une extrémiste, car l’un et l’autre sont considérés comme des mécréants,
quand bien même ils adhéreraient à l’islam. »[45]
3- Il n’est
pas permis d’accomplir la prière funèbre sur eux, ni de consommer la viande des
bêtes égorgées par eux.
Leur
guide suprême, Khomeiny, écrit : « Il est obligatoire d’accomplir la prière
funéraire sur tout musulman, y compris – selon l’avis le mieux fondé – sur ceux
qui s’opposent à la vérité. En revanche, il n’est pas permis d’accomplir cette
prière sur le mécréant, quel qu’il soit, y compris les apostats et ceux, parmi
les hommes et les femmes qui professent l’islam, qui sont jugés comme
mécréants, à l’image des Nawâsib. »[46]
Et il dit : « La viande
des animaux égorgés par tout musulman, quel que soit le courant auquel il
appartient, est autorisée, à l’exception notoire du Nâsib, quand bien
même celui-ci agirait comme un musulman. »[47]
4- Ce sont des enfants adultérins
Leur
cheikh par excellence, Al-Koulayni, attribue ces mots au cinquième imam : « Par
Allah ! Abou Hamzah ! Tous les gens sont des enfants adultérins, à l’exception
de nos partisans. »[48]
Par ailleurs, ils
attribuent ces paroles au sixième imam : « Nul ne naît sans qu’un démon ne
soit présent. Si Allah sait qu’il sera de nos partisans, Il le met à l’abri de
ce démon. Et s’il n’est pas appelé à faire partie de nos partisans, le démon
lui enfonce l’index dans l’anus, si bien qu’il deviendra un prostitué. Et si
c’est une femme, il lui enfonce l’index dans le sexe, si bien qu’elle deviendra
une prostituée. »[49]
5- La permission de tuer les sunnites
Ils
rapportent ce récit d’Ibn Farqad : Je dis à l’imam Abou ‘Abdillah : « Que
dis-tu du fait de tuer un Nâsib ? » Il répondit : « Cela est permis.
Mais je crains pour ta vie. Si donc tu peux faire tomber sur lui un mur ou le
noyer, alors fais-le, afin que tu ne sois pas accusé de son meurtre. »[50]
6- L’obligation de voler les sunnites
Ils ont
inventé cette tradition : « Empare-toi des biens du Nâsib où que tu le
trouves, puis verse-nous-en le cinquième. »[51]
Et cette autre : « Les biens du Nâsib ainsi que tout ce qu’il
possède te sont autorisés, à l’exception de sa femme. En effet, le mariage des
polythéistes est valable. »[52]
Mais pour quelle raison
les chiites traitent-ils les sunnites de cette façon ?! Voici la réponse à
cette question que nous donne leur cheikh At-Tousi : « La raison en est que
quiconque s’oppose aux gens qui suivent la vérité est un mécréant, qui doit
donc être traité comme les mécréants. »[53]
[1] Ibidem (8/245).
[2] Bihâr al-anwâr (28/18-19).
[3] Ibidem (13/341).
[4] Ibidem (28/18-19).
[5] Ce qu’ils appellent la Taqiyyah, l’un
des fondements du chiisme, à laquelle nous consacrerons un chapitre.
[6] Sourate At-Tawbah, verset
100.
[7] Sourate Al-Hadîd, verset
10.
[8] Bihâr al-anwâr (53/75).
[9] Al-kâfi (3/224) et Tahdhîb al-ahkâm (2/520).
[10] Bihâr al-anwâr
(25/172).
[11] Ibidem
(30/131), chapitre : Les regrets d’Abou Bakr et ‘Oumar au moment de leur
mort pour avoir usurpé le pouvoir à ‘Ali.
[12] Kachf
al-asrâr (p. 137-138), de Khomeiny.
[13] Bihâr al-anwâr (95/199).
[14] Ibidem (28/117).
[15] Tahdhîb al-ahkâm (8/1962), d’At-Tousi.
[16] Kachf al-asrâr (p. 126), de Khomeiny.
[17] Bihâr al-anwâr (30/381), chapitre : La
mécréance et l’hypocrisie des trois califes, leurs actes honteux, et le mérite
de les maudire.
[18] Al-kâfi (1/279-280).
[19] Bihâr al-anwâr
(53/17).
[20] Ibidem
(30/399), chapitre
: La mécréance et l’hypocrisie des trois califes, leurs actes honteux, et le
mérite de les maudire.
[21] Al-kâfi (1/324-325).
[22] Bihâr
al-anwâr (23/306).
[23] Al-kâfi (8/101).
[24] Bihâr
al-anwâr (41/4).
[25] Al-Wasiyyah as-siyâsiyyah (p. 23), de
Khomeiny.
[26] Sourate An-Nour,
verset 55.
[27] Bihâr al-anwâr
(31/166), chapitre : Les fautes et les innovations de ‘Outhmân et leur
utilisation comme arguments contre nos opposants.
[28] C’est-à-dire, ‘Outhmân.
[29] Ibidem (9/251).
[30] Ibidem (31/174).
[31] Ibidem (22/246).
[32] C’est-à-dire, Abou
Bakr t et ‘Oumar t.
[33] Ibidem (22/516).
[34] Ibidem (30/260-261).
[35] Surnom de ‘Aïchah.
[36] Ibidem (32/286).
[37] Ibidem (32/286).
[38] Ibidem
(32/286).
[39] Ibidem (52/314).
[40] Sourate An-Nour,
verset 26.
[41] Les paroles (envers la
famille de Mouhammad) sont un ajout des chiites.
Voir les versets 168 et 169 de la sourate An-Nisâ’.
[42] Al-kâfi (1/424).
[43] Bihâr al-anwâr (8/368-370).
[44] Kitâb at-tahârah (2/84), de Khomeiny.
[45] Tahrîr al-wasîlah (2/260), de
Khomeiny.
[46] Ibidem (1/74).
[47] Ibidem (2/136).
[48] Bihâr al-anwâr (24/311).
[49] Ibidem (4/121).
[50] Ibidem (27/231).
[51] Tahdhîb al-ahkâm (4/849).
[52] Ibidem (6/1540).
[53] Ibidem (1/225).