L’avènement de Mouhammad est
annoncé par la Bible. Voici l’un des passages de la Torah les plus explicites à
ce sujet : « A l’égard d’Ismaël, je t’ai exaucé.
Voici, je le bénirai, je le rendrai fécond, et je le multiplierai à l’infini.
Il engendrera douze princes, et je ferai de lui une grande nation. »
(Genèse 17, 20) De l’avis même des rabbins, cette prédiction s’est
bel et bien réalisée, plus de 2300 ans après la promesse faite à Abraham, avec
l’avènement du prophète Mouhammad et de l’islam. On peut ainsi lire dans la
traduction de la Torah aux éditions Edmont J.Safra, à Genèse 17, 20, ce
commentaire de Rabbi Bekhaye qui cite Rabbi Khanael, deux éminents rabbins du
13ème et 11ème siècles : « Nous voyons que
l’accomplissement de la promesse faite ici à Ichmaël (Ismaël) a mis 2333 ans à
s’accomplir [avec l’essor de l’Islam au septième siècle de l’ère courante]. Ce
retard n’était pas dû à leurs fautes…Durant cette longue période, les
descendants d’Ichmaël ont continué à nourrir un ardent espoir jusqu’à ce que la
promesse s’accomplisse finalement et qu’ils dominent le monde. Nous-mêmes,
descendants d’Isaac, qui devons attribuer à nos fautes le fait que les
promesses qui nous ont été faites ne se réalisent pas…ne devons-nous pas, a
fortiori, espérer la réalisation de la promesse de Dieu et ne pas
désespérer ? »[1]
Le commentaire entre crochets est celui des rabbins contemporains qui ont
collaboré à cette édition, qui clarifient donc l’explication de Rabbi Bekhaye
qui cite lui-même Rabbi Khanael. Selon ces rabbins, en promettant à Abraham de
faire d’Ismaël une « grande nation », le Seigneur annonce l’avènement
de la nation musulmane et donc de son prophète : Mouhammad, le plus illustre de
ses descendants. Pourtant, selon les détracteurs de l’islam, la « grande
nation » promise à Ismaël est purement terrestre. Il ne s’agit pas d’une
nation au sens religieux du terme, une nation guidée par un prophète. Pour eux
donc, cette promesse ne fait pas nécessairement de Mouhammad un vrai prophète.
Or, si tel était le cas, comment le Seigneur aurait-il pu bénir Abraham en lui
promettant une « grande nation » qui donnerait naissance à un faux
prophète et comment Abraham aurait-il pu s’en réjouir ?!
D’ailleurs, les promesses
divines ne sont jamais simplement profanes, comme l’explique très bien
l’écrivain anglais Martin Lings : « Ce n’était pas une seule mais deux grandes
nations qui devaient regarder Abraham comme leur père. Deux grandes nations,
c’est-à-dire deux puissances bien guidées, deux instruments faits pour
accomplir la volonté du Ciel, car la bénédiction promise par Dieu n’est pas
d’ordre profane, et il n’est de grandeur devant Dieu que la grandeur selon
l’Esprit. Ainsi Abraham fut-il la source de deux courants spirituels, qui ne
devaient pas s’écouler ensemble mais suivre chacun son propre cours. »[2]