Le dogme
de l’imamisme est donc la croyance centrale du chiisme. Mais comment expliquer
qu’un dogme aussi important soit absent du Coran qui ne mentionne ni l’identité
des imams, ni même ne fait allusion à leur supposée mission, alors que des
centaines de versets relatent par exemple l’histoire des prophètes envoyés aux
autres nations et que les cinq piliers de l’islam, la profession de foi,
la prière rituelle, l’aumône légale, le pèlerinage et le jeûne, y apparaissent
à maintes reprises ? Face à cette incohérence, les chiites ont été contraints
d’inventer un dogme tout aussi grave, celui de la falsification du Coran.
Les
croyances chiites relatives au Coran englobent quatre dogmes :
Premièrement : les versets du Coran revêtent des
significations cachées et ésotériques, inconnues du commun des musulmans et
différentes de leur sens apparent. Cette croyance est partagée par l’ensemble
des chiites.
Deuxièmement : le Coran a été transformé par les ennemis des
chiites qui ont supprimé des versets, voire des sourates entières, et ajouté
des passages au Livre d’Allah. Ce dogme est professé par une partie seulement
des imamites.
Troisièmement : le Coran n’est pas le seul livre révélé aux
musulmans.
Quatrièmement : le Coran est créé, croyance que les
duodécimains tiennent de la secte sunnite des Mou’tazilites qui, comme nous le
verront, ont profondément influencé les croyances chiites relatives aux
attributs divins.
L’interprétation ésotérique du Coran
Les
cheikhs chiites croient que les versets du Coran revêtent des significations
occultes et ésotériques – différentes de leur sens apparent – que les
imams sont chargés de transmettre à leurs fidèles.
Al-Koulayni
attribue ces paroles au cinquième imam : « Le Coran se divise en quatre parties
égales : la première nous concerne, la seconde, nos ennemis, la troisième
englobe les traditions et les paraboles, et la quatrième, les obligations
religieuses et les lois. »[1]
1. Allah est mentionné, les cheikhs chiites y voient une référence
à leurs imams.
Leur guide suprême, Khomeiny, interprète les paroles d’Allah : « Il règle la marche de l’univers et
expose clairement les signes afin que vous croyiez avec certitude en la
rencontre de votre Seigneur » de cette manière : « de Votre Seigneur qui est l’imam. »[2]
2. Le Coran est mentionné, les cheikhs chiites y voient encore
une allusion à leurs imams.
Al-Koulayni
rapporte, d’après Abou Khâlid Al-Kâbili, que ce dernier interrogea leur
cinquième imam au sujet des paroles d’Allah U : « Croyez
donc en Allah, en Son Messager et en la lumière que Nous avons fait descendre » et que
celui-ci aurait répondu : « Abou Khâlid ! La lumière, par Allah, désigne les
imams de la famille de Mouhammad – qu’Allah le couvre d’éloges ainsi que sa
famille jusqu’au Jour de la résurrection. Par Allah ! Ce sont eux la lumière
d’Allah qu’Il a fait descendre. »[3]
3. La lumière d’Allah est mentionnée, les cheikhs chiites y
voient encore une référence à leurs imams.
Ainsi
Al-Koulayni attribue à l’imam Abou ‘Abdillah[4]
cette interprétation des paroles d’Allah : « Allah
est la lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est semblable à une niche »,
c’est-à-dire, Fâtimah, « où se trouve une lampe »,
c’est-à-dire, Al-Hasan. « La lampe est dans un cristal »,
c’est-à-dire, Al-Housayn, « et le cristal est comme un astre brillant » – Fâtimah
est comme un astre qui brille au milieu des femmes de ce monde – « qu’allume
un arbre béni », c’est-à-dire, Abraham u, « un
olivier ni oriental, ni occidental »,
c’est-à-dire, ni juif, ni chrétien, « et dont
l’huile éclaire presque » – et
dont la science se répand presque – « sans
contact avec le feu. Lumière sur lumière » –
imams, les uns à la suite des autres – « Allah
guide vers Sa lumière qui Il veut ».
Autrement dit : Allah guide qui Il veut vers les imams. « Allah
propose des paraboles aux hommes »[5].
4. Le visage d’Allah est mentionné, les cheikhs chiites y voient
encore une référence à leurs imams.
Ils attribuent à l’imam As-Sâdiq cette exégèse au sujet des paroles
d’Allah : « Seul demeurera le Visage de ton Seigneur ». Il
aurait dit : « Nous sommes le Visage d’Allah. »[6]
5. Là où le Coran décrit la mécréance des polythéistes, les
cheikhs chiites y voient une allusion à la mécréance de ceux qui renient la
mission de ‘Ali t.
Al-Koulayni
attribue à l’imam Abou ‘Abdillah cette interprétation du verset : « Or,
il t’a été révélé, comme aux prophètes qui t’ont précédé : « Si
jamais tu associais d’autres divinités à Allah, tes œuvres seraient
certainement réduites à néant. » » Il aurait dit : «
Autrement dit : si tu acceptais la mission d’un autre que ‘Ali, tes œuvres
seraient certainement réduites à néant. »[7]
Le dogme de la falsification du Coran
Une
multitude de textes chiites attribués mensongèrement aux imams établissent que
le Coran a subi des transformations, nombre de suppressions et certains ajouts.
Ainsi,
Al-Koulayni attribue ces paroles à l’imam Abou ‘Abdillah : « Le Coran que
l’ange Gabriel u a
transmis à Mouhammad – qu’Allah le couvre d’éloges, ainsi que sa famille –
comprend dix-sept mille versets. »[8]
Or, le
Coran à la disposition aujourd’hui des musulmans ne comprend pas plus de 6236
versets !
Le
cheikh chiite Housayn An-Nouri At-Toubrousi a rédigé à ce propos une œuvre
colossale, dans laquelle il a rassemblé les croyances chiites relatives à la
falsification du Coran, qu’il intitula Fasl al-khitâb fi tahrîf kitâb rabb
al-arbâb. Il écrit notamment dans son introduction : « Voici un ouvrage
remarquable que j’ai composé dans le but d’établir de quelle manière le Coran
fut falsifié et de jeter l’opprobre sur les êtres iniques et malveillants, et
que j’ai appelé : Fasl al-khitâb fi tahrîf kitâb rabb al-arbâb. »
Il ose notamment écrire dans cet ouvrage : « Au nombre des preuves de
la falsification du Coran, sa composition inégale. Certains versets sont en
effet d’une éloquence inimitable, tandis que d’autres sont médiocres. Certains
versets atteignent donc le sommet de l’éloquence alors que d’autres en
représentent le plus bas degré. »[9]
On le
voit, les chiites n’hésitent pas, afin d’établir la validité de leurs croyances
impies, de tomber dans le blasphème le plus infâme.
A
l’appui également de cette croyance en la falsification du Coran, il a
mentionné une sourate censée faire partie du véritable Coran et que les chiites
appellent la sourate de la Wilâyah qui, selon eux, mentionne la mission
et la sainteté (Wilâyah) de ‘Ali t et qui
débute ainsi : (Ô vous qui croyez ! Croyez au Prophète et au Saint (Waliyy)
que Nous vous avons envoyé afin de vous guider vers le droit chemin, un
prophète et un saint, l’un issu de l’autre…)[10].
Toujours
au sujet de la falsification supposée du Coran, leur cheikh de référence,
Al-Majlisi attribue mensongèrement ces paroles aux imams : « Si le Coran était
récité comme il fut révélé, nos noms y seraient mentionnés. »[11]
Voici à
présent un certain nombre de versets qui, selon les chiites, ont été falsifiés
et amputés afin de dissimuler la mention des imams :
1- Al-Koulayni attribue à Jâbir : « L’ange Gabriel u est descendu sur Mouhammad avec ce verset sous
cette forme : « Si vous avez des doutes au sujet de ce que Nous avons révélé à
notre serviteur (au sujet de ‘Ali)[12],
alors produisez une sourate identique. » »[13]
2- Al-Koulayni, toujours, attribue ces paroles au cinquième imam,
Al-Bâqir : « C’est ainsi que ce verset fut révélé : « Se
soumettre aux ordres (au sujet de ‘Ali)[14],
aurait
été préférable pour eux. » »[15]
3- Al-Koulayni, encore, attribue ces paroles à l’imam Abou ‘Abdillah :
« Les paroles d’Allah : « Quiconque obéit à Allah et à Son Messager (au
sujet de la mission de ‘Ali et des imams après lui)[16]
jouira
d’une immense félicité » ont été révélées de cette manière. »[17]
4- Al-Koulayni rapporte ce commentaire de l’imam Abou ‘Abdillah au
sujet des paroles d’Allah : « Nous avons, bien avant cela, donné un
ordre à Adam (au sujet de Mouhammad, ‘Ali, Fâtimah, Al-Hasan, Al-Housayn, et des
imams appartenant à leur descendance)[18],
mais
il finit par transgresser. » Il dit : « C’est ainsi, je le jure, qu’elles furent
révélées à Mouhammad. »[19]
5- Al-Koulayni,
toujours, rapporte ce récit de Jâbir au sujet du cinquième imam :
Je lui
demandé pourquoi ‘Ali ibn Abi Tâlib porte le titre de commandeur des croyants.
Il me répondit : « C’est Allah qui lui a donné ce titre dans ce
verset qui fut révélé ainsi : Et lorsque ton Seigneur tira des reins des
fils d’Adam leur descendance qu’Il fit témoigner : « Ne suis-Je pas
votre Seigneur (Mouhammad, mon Messager et ‘Ali, le commandeur des
croyants) ? »[20] »[21]
6- Al-Koulayni rapporte, d’après l’imam Abou ‘Abdillah, que les
paroles d’Allah : « Vous saurez bientôt (vous qui avez renié le
message de mon Seigneur que je vous ai transmis au sujet de la mission de ‘Ali
et des imams après lui)[22]
qui
de nous ou de vous était manifestement égaré » furent
révélées ainsi[23].
7- Al-Koulayni relate que l’imam Abou ‘Abdillah récita ces paroles
d’Allah : « Un châtiment, pourtant inéluctable, a été réclamé pour les
mécréants (en la mission de ‘Ali)[24]
que
nul ne pourra leur éviter », avant d’ajouter : « Par
Allah ! C’est ainsi que ces versets ont été transmis par Gabriel u à Mouhammad. »[25]
8- Al-Koulayni rapporte, d’après Abou Hamzah, ces paroles du cinquième
imam : « L’ange Gabriel u est
descendu sur Mouhammad avec ce verset sous cette forme : « La
plupart des hommes rejettent obstinément la vérité (au
sujet de la mission de ‘Ali)[26] »
et avec ce verset ainsi : « Dis : « Ceci est la vérité (au
sujet de la mission de ‘Ali) venant de votre Seigneur. » Y croira
qui voudra et la reniera qui voudra. Nous avons préparé un feu pour ceux
qui sont injustes (envers la famille de Mouhammad). »[27] »[28]
9- Al-Koulayni attribue ces paroles au cinquième imam : « L’ange
Gabriel u est descendu sur Mouhammad avec ce verset sous
cette forme : « Bien mauvais choix que celui de ces hommes qui, par
jalousie, ont rejeté ce qu’Allah a révélé (au sujet de ‘Ali)[29]. »
»[30]
10- Al-Koulayni attribue au cinquième imam : « L’ange Gabriel u est descendu sur Mouhammad avec ce verset sous
cette forme : « Ô hommes ! Le Messager vous a apporté la vérité
de la part de votre Seigneur (au sujet de la mission de ‘Ali). Croyez
donc en lui pour votre plus grand bien. Si vous préférez renier (la
mission de ‘Ali), alors sachez que tout ce qui se trouve dans les cieux
et sur la terre appartient à Allah[31]. »
»[32]
Remarquons
que tous ces hadiths sont tirés de l’ouvrage d’Al-Koulayni, Al-kâfi,
qui, rappelons-le, est au chiisme ce que le Sahîh al-boukhâri est au
sunnisme.
Certains
cheikhs chiites n’adhèrent cependant pas à la croyance en la falsification du
Coran. Comment ces derniers expliquent-ils l’absence dans le Livre d’Allah d’un
dogme aussi central pour le chiisme que l’imamat ? Interrogé sur la raison
pour laquelle ni le nom de ‘Ali t, ni sa
mission, ne sont mentionnés dans le Coran à la disposition des musulmans,
Khomeiny fit cette réponse : « Le Prophète s’est abstenu de parler de la
mission des imams dans le Coran de crainte, s’il le faisait, que le Coran ne
soit falsifié après sa disparition. »[33] !
Si le Coran a été falsifié après sa disparition, c’est bien par certains
cheikhs chiites qui ont voulu tordre ses versets afin d’appuyer leurs
croyances. La croyance chiite en la falsification du Coran par les compagnons
s’oppose clairement à ces paroles du Très Haut qui annonce aux hommes qu’Il se
charge Lui-même de préserver Son Livre de toute altération. Il dit : « C’est nous, en vérité, qui avons révélé le Coran
et c’est nous qui veillons à son intégrité. »[34]
Pour les
savants de l’islam, la croyance en la falsification du Coran suffit à faire
tomber dans la mécréance les chiites qui la professent puisque ceux-ci
contredisent ainsi les paroles du Très Haut.
Les non
musulmans eux-mêmes conviennent de la préservation du Coran, à l’image de l’orientaliste
écossais William
Muir (1819-1905) qui écrit : « Il n’y a probablement aucun livre au monde
qui, comme le Coran, a conservé sa pureté originelle sur une aussi longue
période. Il est resté inchangé depuis maintenant douze siècles. »[35]
Laura
Veccia Vaglieri (1893-1989), orientaliste italienne,
confirme ce point de vue dans An Interpretation of Islam : « Nous
disposons d’une autre preuve de l’origine divine du Coran dans le fait que son
texte s’est admirablement conservé, sans subir la moindre altération tout au
long des siècles, depuis sa révélation jusqu’à ce jour. »[36]
Une
question se pose à ce niveau. Pourquoi ‘Ali, qui fut calife pendant près de
cinq années, n’a-t-il pas rétabli le véritable Coran qui, selon les chiites,
était parfaitement connu des imams ? Réponse des chiites : ‘Ali
craignait qu’il ne soit falsifié par les ennemis des imams ! Le vrai
Coran, selon eux, ne réapparaîtra donc qu’avec le retour du douzième imam,
l’imam caché, l’imam de la Résurrection qui jugera selon ses préceptes tandis
que le Coran aujourd’hui entre les mains des musulmans sera élevé au ciel.
Al-Majlisi attribue en effet ces paroles à leur cinquième imam : « Lorsque le
douzième imam de la famille de Mouhammad, l’imam de la Résurrection,
réapparaîtra, il dressera des tentes pour des hommes qui enseigneront aux gens
le Coran comme il fut révélé par Allah. Il sera bien difficile pour ceux qui
l’ont mémorisé aujourd’hui, car il est différent du Coran original. »[37]
La croyance en d’autres livres que le Coran
Les
chiites croient qu’Allah I a
révélé aux musulmans d’autres livres que le Coran.
1- Le coran de Fâtimah
Ils
attribuent ces paroles à l’imam Abou ‘Abdillah : « Fâtimah a laissé un coran
qui n’est pas le Coran à notre disposition, mais qui renfermait la parole
d’Allah révélée à elle et consignée par ‘Ali u sous la
dictée du Messager d’Allah. »[38]
Ils
rapportent également cette tradition au sujet de ce coran : « C’est un
coran trois fois plus long que celui à votre disposition. Par Allah ! Il est
totalement différent du Coran à la disposition des gens. » Le rapporteur
s’exclama alors : « Par Allah ! Il renferme la science par excellence. » Il dit
: « Il renferme une certaine science sans être d’un grand intérêt. »[39] !
Au sujet
de ce Coran, l’ayatollah Khomeiny affirme : « Gabriel, après la mort du
Prophète, révélait certains mystères à Fâtimah que le commandeur des croyants
mettait par écrit. Tel est le coran de Fâtimah. »[40]
Al-Koulayni
attribue, dans un long récit, ces paroles à Abou Basîr :
Puis la
Révélation descendit sur le Prophète sous cette forme : « Un
châtiment, pourtant inéluctable, a été réclamé pour ceux qui renient (la
mission de ‘Ali)[41],
que
nul ne pourra leur éviter, puisque décrété par Allah, Maître des voies célestes. » Je dis
: « Ce n’est pas ainsi que nous lisons ce verset. » Il répondit : « Par Allah !
C’est de cette manière que Gabriel l’a révélé à Mouhammad. Et c’est ainsi, par
Allah, qu’il se trouve dans le coran de Fâtimah. »[42]
2- Un livre révélé au Messager peu avant sa mort
Ainsi, Al-Koulayni attribue cet autre récit à
leur imam Abou ‘Abdillah :
Allah U a révélé à
Son prophète un livre avant sa mort. Il dit : « Mouhammad ! Voici ton
testament à l’attention de tes nobles descendants. » Il demanda : « Quels sont
mes nobles descendants, Gabriel ? » « ‘Ali ibn Abi Tâlib et sa descendance
», répondit-il.
Le Prophète remit donc ce livre, sur lequel
se trouvaient des scellés en or, au commandeur des croyants u en lui ordonnant de lever l’un des scellés
et d’exécuter le testament. Le commandeur des croyants u leva donc un scellé et exécuta les
instructions qui y étaient consignées, avant de le remettre à son fils Al-Hasan
u qui leva à son tour un scellé, et ainsi de
suite jusqu’à l’avènement du Mahdi[43].
3- La Tablette (Lawh) de Fâtimah
Il
s’agit, selon la doctrine chiite, d’un livre révélé par Allah le Très Haut à
Son prophète r et que
celui-ci offrit à sa fille Fâtimah.
Ils
attribuent en effet ce récit à Abou Basîr :
Abou
‘Abdillah interrogea un jour Jâbir ibn ‘Abdillah au sujet de la Tablette de
Fâtimah. Ce dernier répondit : « Je témoigne m’être, du vivant du Messager
d’Allah, présenté à ton aïeule Fâtimah que je félicitai à l’occasion de la
naissance d’Al-Housayn. Je vis alors dans ses mains une tablette de couleur
verte qui, je crois, était en émeraude. Je vis à l’intérieur de la tablette un
livre blanc, étincelant comme le soleil […] On pouvait y lire ces paroles
d’Allah : (Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
Voici un livre de la part d’Allah, le Tout-Puissant, le Très sage, destiné à
Mouhammad Son prophète, Sa lumière, Son émissaire et Son guide. L’a fait
descendre l’Esprit fidèle, de la part du Seigneur de l’Univers […] Je n’ai
envoyé aucun prophète sans que, lorsque son terme fut venu, Je ne lui choisisse
un successeur (wasiyy). Je t’ai, en vérité, préféré à tous les
prophètes, et J’ai préféré ton successeur à tous les successeurs des prophètes.
Je t’ai honoré par tes deux petits-fils Al-Hasan et Al-Housayn. J’ai fait
d’Al-Hasan la source de Ma science, après le règne de son père, et d’Al-Housayn
le dépositaire de Ma révélation). » Abou Basîr acheva son récit ainsi : « Si tu
n’entendais au cours de ton existence que ce hadith, il te serait bien
suffisant. N’en informe donc que ceux qui sont dignes de l’entendre. »[44]
La croyance que le Coran est créé
Contrairement
aux sunnites, selon qui le Coran est la parole d’Allah incréée, les chiites croient que le Coran a été créé par
Allah.
Ainsi,
Al-Majlisi a donné à l’un des chapitres de son livre Bihâr al-anwâr ce
titre : Le Coran est créé[45],
avant de mentionner pas moins de onze traditions à l’appui de ses dires.
Cette
croyance s’explique par l’influence qu’ont exercée les Mou’tazilites sur les
chiites. C’est également en raison de cette influence que les chiites réfutent
la prédestination, comme nous le verrons par la suite.
[1] Al-kâfi (2/822), chapitre
: Les vertus du Coran.
[2] Misbâh al-hidâyah ilâ
al-khilâfah wa al-wilâyah (p. 145), de Khomeiny.
[3] Al-kâfi (1/139),
chapitre : Les imams sont les lumières d’Allah.
[4] Ce surnom, qui reviendra
souvent dans cet ouvrage, désigne dans les textes chiites leur sixième imam,
As-Sâdiq et parfois le troisième imam, Al-Housayn.
[5] Al-kâfi (1/140),
chapitre : Les imams sont les lumières d’Allah.
[6] Bihâr al-anwâr
(24/192), chapitre : Les imams sont le flanc, le visage et la main d’Allah.
[7] Al-kâfi (1/323).
[8] Ibidem (2/826).
[9] Fasl al-khitâb fi
tahrîf kitâb rabb al-arbâb (p. 102), de Housayn An-Nouri At-Toubrousi.
[10] Ibidem (p. 107), de Housayn An-Nouri At-Toubrousi.
[11] Bihâr al-anwâr (19/30).
[12] Les paroles (au sujet de ‘Ali)
sont en réalité un ajout des chiites au verset 23 de la sourate Al-Baqarah.
[13] Al-kâfi (1/315),
chapitre : La Révélation au sujet de la mission des imams.
[14] Les paroles (au sujet de ‘Ali)
sont encore un ajout des chiites. Voir le verset 66 de la sourate An-Nisâ’.
[15] Ibidem (1/320),
chapitre : La Révélation au sujet de la mission des imams.
[16] Voir le verset 71 de la
sourate Al-Ahzâb.
[17] Ibidem (1/312),
chapitre : La Révélation au sujet de la mission des imams.
[18] Voir le verset 115 de la
sourate Ta-Ha.
[19] Ibidem (1/314),
chapitre : La Révélation au sujet de la mission des imams.
[20] Voir le verset 172 de la
sourate Al-A’râf.
[21] Ibidem (1/412).
[22] Voir le verset 29 de la
sourate Al-Moulk.
[23] Ibidem (1/318),
chapitre : La Révélation au sujet de la mission des imams.
[24] Voir les versets 1 et 2
de la sourate Al-Ma’ârij.
[25] Ibidem (1/422).
[26] Voir la sourate Al-Isrâ’,
verset 89.
[27] Voir la sourate Al-Kahf,
verset 29.
[28] Ibidem (1/425).
[29] Voir sourate Al-Baqarah,
verset 90.
[30] Ibidem (1/417).
[31] Voir la sourate An-Nisâ’,
verset 170.
[32] Ibidem (1/424).
[33] Kachf
al-asrâr (p. 149), de Khomeiny.
[34] Sourate Al-Hijr, verset 9.
[35] The Life of Muhammad from Original
Sources, William Muir, John Grant, Edinburgh, 1923,
Introduction, p. XXII-XXIII.
[36] An Interpretation of Islam, Laura Veccia Vaglieri, Goodword Books, New
Delhi, 2004, p. 44.
[37] Bihâr al-anwâr (57/339).
[38] Ibidem (26/41-42).
[39] Al-kâfi (1/171-172).
[40] Kachf al-asrâr (p. 143), de Khomeiny.
[41] Ce qui se trouve
entre parenthèses a été ajouté à ce verset du début de la sourate Al-Ma’ârij.
[42] Bihâr al-anwâr (35/324).
[43] Al-kâfi
(1/203-204), chapitre : Les imams n’agissent que sur ordre d’Allah.
[44] Al-kâfi
(1/403-405).
[45] Bihâr al-anwâr (89/117).